Idéalisée, cette ville à l'aspect utopique, est au centre de toutes les attentions, avec cette idée que tous les rêves sont possibles et que chacun y a sa place, que chacun peut devenir qui il souhaite - que chacun puisse devenir quelqu'un de meilleur.
Les thérianthropes vivent à présent dans un semblant d'égalité après des décennies de combats, de luttes acharnées, mise à mal par la discrimination des deux côtés de la barrière. Poursuivit par un passé qui ne leur appartient pas vraiment, les prédateurs sont excessivement surveillés et pointés du doigt ; on leur jette tous les maux du monde. Et petit à petit, les rôles s'inversent...
Quant aux mammifères, ceux-ci bénéficient de beaucoup d'égard, malheureusement, certaines mœurs sont difficilement ancrées dans les mentalités et les inégalités ne sont jamais bien loin et ceux-ci doivent encore parfois lutter pour leurs droits.
Prédateurs comme proies sont alors victimes d'inégalités de salaire, de refus d'emplois, de harcèlement scolaire, de rue ou au travail, d'agression verbale ou physique, de stéréotypes, de discrimination... ce qui divise clairement la population en deux groupes distincts, comme il y a des millénaires, alors que même ces termes ont perdu de leur sens au fil des ans...
Mais des associations, des aides, sont mises en place et on parle de plus en plus d'herbivores, d'omnivores, de carnivores, plus que de vulgaires proies et prédateurs qui s'enfoncent dans des rôles qui ne les définissent pas et qui renforcent toutes cette haines véhiculées. Les choses changent, doucement, lentement et le Maire s'efforce, humblement, d'apaiser les habitants et de tenir rudement cette ville qui bouge tant et qui ne dort jamais.
Les victimes sont des deux côtés.
Les responsables aussi.